LETTRE OUVERTE Guide du patrimoine naturel de Rh-Alpes N°36 / Le lac d’Annecy

Bonjour Monsieur Pierre BRUYERE, et autres.

Je vous remercie de m’avoir adressé un exemplaire N°36 du guide du patrimoine naturel de la région Rh-Alpes consacré au Lac d’Annecy (Téléchargeable via ce lien : Guide-Patrimoine-Lac-dAnnecy-Complet_BD.pdf )

Je l’ai lu avec attention.

Page 12, je me réjouissais que le paragraphe « Une restauration ambitieuse » ne fasse aucune référence aux vagues des bateaux à moteur, encore il n’y a pas longtemps alléguées comme cause de la régression des roselières…

Et patatras, page 38, il fallait bien que le rédacteur du paragraphe « Une réglementation nécessaire » se lâche en radotant cette vieille antienne « Les multiples activités sportives et récréatives nautiques ne sont pas sans effet sur la qualité de l’eau et les milieux naturels : outre les rejets polluants des moteurs thermiques ou les nuisances sonores, le batillage généré par les bateaux à moteur vient amplifier l’effet érosif de la houle, et les dispositifs d’ancrage détériorent la végétation immergée ».

On l’a entendu depuis près de 10 ans au cours des contre-verses des réunions au SILA !

D’abord, je dirai à ce rédacteur qu’il semble méconnaître les résultats permanents du bilan annuel de l’INRA qui n’a jamais mentionné une quelconque dégradation de la qualité de l’eau, et qui, en oûtre , pourrait être imputée aux moteurs thermiques des bateaux à moteur…

Puis, je dirai à ce rédacteur, que je n’ai pas lu dans ce fascicule la moindre information, ni la moindre quantification des probablement milliers de tonnes de résidus et particules qui sont lessivés par les pluies sur le réseau routier circumlacustre. Ils ne sont probablement pas inoffensifs sur la qualité de l’eau à proximité de tous les déversoirs pluviaux.

Et je lui dirai de voir en particulier les déversoirs de la RD 1508 entre Beau Rivage et les Marquisats, qui s’écoulent directement de la route jusqu’à la fosse lacustre où il y a la prise d’eau de la Puya !!! Et qu’il observe, particulièrement un jour de pluie, ceux qui sont au droit de la station de pompage !!!

Et probablement, ce rédacteur n’a pas conscience qu’il pollue le lac s’il reste bloqué dans l’embouteillage presque permanent de cette section de route !

Donc je lui dirai aussi qu’il prenne le temps de lire les nombreux chapitres sur ces sujets quantifiés et comparatifs publiés sur le site aula-lac-annecy.com.

Je rappelle aussi à ce rédacteur que tous ces chapitres avaient été présentés et remis en main propre aux personnes présentes lors des débats des réunions du SILA.

PERSONNE, je dis bien AUCUN représentant des associations, n’a contesté un seul des éléments objectifs exposés dans ces dossiers de la AULA, soit depuis qu’ils ont été remis au cours des réunions, soit depuis qu’ils sont en ligne…

Je suggère à ce rédacteur qu’il relise toute cette documentation, et qu’il ait le courage de la contester si besoin avec une argumentation solidement étayée, plutôt qu’une allégation qu’on peut qualifier de diffamatoire…

Enfin, d’une façon plus scientifique que de telles allégations stupides  « les rejets polluants des moteurs thermiques des bateaux, etc. », je vous renouvelle que je suis de plus en plus étonné que la seule thèse retenue par le comité de pilotage de la santé du lac qui ausculte la régression des roselières soit «  la stabilisation du niveau du lac depuis 1965 ».

Je vous ai déjà écrit sur ce sujet. (Réf. Ma lettre du 27 octobre 2015 ci-jointe).

Stabilisation du niveau du lac peut-être ?

Mais surtout, selon moi, le facteur le plus néfaste aux plantes lacustres émergées, ou immergées est créé par les millions (voire les milliards) de particules fines du nuage de pollution de l’agglomération qui dérive sur le lac ; lequel nuage dépose ces microparticules sur le lac, et elles forment un film mono-moléculaire superficiel.

Par un processus, mutatis mutandi, comparable à celui décrit dans les affections sur les organismes humains (voir l’article / Le Monde / Planète / 9 décembre 2016 joint) ces micro- (et certaines nano-particules) provoquent :

– des nécroses annulaires des tiges émergées par destruction de l’épiderme au contact de l’eau. La tige fragilisée se casse à cet endroit sous l’effet du vent et des vagues.

– les méristèmes apicaux de croissance des jeunes pousses immergées sont inhibés lorsqu’ils viennent en contact du film toxique superficiel. Cette mort des méristèmes apicaux empêche la plante de « passer la tête » hors de l’eau pour poursuivre sa croissance…

Progressivement, immergées et émergées ne se renouvellent pas. Et les roselières régressent.

Et progressivement aussi, chaque année le nuage de pollution de l’agglomération est devenu :

– plus « volumineux » ;*

– plus « toxique » ;

– plus fréquent. A l’exemple des séquences de décembre 2016 !

la pollution anthropique superficielle du lac ne fait que s’accroître, avec une conséquence irréversible de la régression des roselières…

Je m’étonne donc que vous n’ayez pas soumis la vérification de cette thèse au comité « scientifique » de l’INRA, pour développer un programme de recherche plus élaboré que la prise de température du lac, son taux d’oxygène, ou sa teneur en phosphates et nitrates, et autres mesures à différentes profondeur, et que le dénombrement de la faune et de la flore lacustre…

En conclusion, je dirai au rédacteur qu’il « tourne deux fois sa pointe BIC dans sa main », et qu’il approfondisse ses connaissances scientifiques avant d’avoir la facilité de rabâcher des stupidités.

En ce début d’année 2017, je vous présente, Monsieur Pierre BRUYERE, mes meilleurs vœux, et recevez aussi mes sincères salutations.

Jean Claude BUFFIN

PJ

Copie de mon courrier du 27 octobre 2015 :
Lettre_au_SILA_Roseliere_et_bateaux_electriques_27oct2015

Copie de l’article du Monde / Planète du 9 décembre 2016